Le ghosting en recrutement : un silence qui coûte cher

Que ce soit du côté des entreprises ou des candidats, le phénomène du ghosting — le fait de ne plus donner signe de vie sans prévenir — s’est imposé dans les processus de recrutement.

Un candidat qui disparaît après un entretien.
Une entreprise qui ne répond plus après réception d’un CV.
Un silence, parfois frustrant, souvent coûteux.

Et s’il ne s’agissait pas d’un simple manque de savoir-vivre, mais d’un symptôme plus profond du marché de l’emploi actuel ?

° Un phénomène massif… et mutuel

Ce que révèlent les études les plus récentes :

• 77 % des candidats déclarent n’avoir reçu aucune réponse après avoir postulé à une offre d’emploi (HelloWork, 2023).
• 58 % des recruteurs affirment avoir été “ghostés” par un candidat, parfois après signature de promesse d’embauche (Indeed, 2022).
• 1 recruteur sur 5 dit avoir vécu un “no-show” à un entretien sans aucun message d’annulation (Robert Half, 2023).

Ce n’est donc pas un déséquilibre, mais bien une relation de plus en plus instable des deux côtés. Et derrière ces chiffres : du temps perdu, des équipes frustrées, une perte de confiance, et une image ternie.

° Côté entreprise : un silence qui fragilise la marque employeur

Côté recruteur, le ghosting d’un candidat est souvent interprété comme un manque de sérieux ou de respect. Mais qu’en est-il quand l’entreprise elle-même ne donne pas suite à une candidature ou à un entretien ?

Les raisons souvent évoquées :

• Volume de candidatures trop élevé
• Priorisation des profils avancés
• Manque d’outils pour automatiser les réponses
• Crainte de froisser les candidats avec un refus

Pourtant, les conséquences sont bien réelles :

• 65 % des candidats abandonnent un processus de recrutement s’ils ne reçoivent aucune nouvelle dans les 15 jours suivant un entretien (CareerArc, 2022)
• 72 % affirment qu’une expérience négative avec une entreprise influence leur perception de la marque, voire leur envie de postuler à nouveau
• Et dans un monde ultra-connecté, un avis négatif partagé sur LinkedIn ou Glassdoor peut impacter durablement la réputation de l’entreprise

À retenir : Un recruteur n’a pas besoin d’écrire un roman pour refuser un candidat.
Un mail court, clair, respectueux, suffit à entretenir une image humaine et professionnelle.

° Côté candidat : entre perte de confiance et nouvelles habitudes

Le ghosting candidat, longtemps perçu comme un comportement exceptionnel, devient de plus en plus fréquent, même chez des profils très qualifiés.

Pourquoi certains candidats disparaissent-ils sans prévenir ?

• Processus trop longs ou flous, sans visibilité sur les étapes
• Aucune information sur la rémunération ou les conditions
• Multiples candidatures en parallèle : les offres s’enchaînent vite
• Manque de courage ou peur du rejet : oser dire non n’est pas toujours évident
• Ou parfois… simple retour de bâton après avoir eux-mêmes été ghostés plusieurs fois

–> Un chiffre révélateur : 44 % des candidats avouent avoir déjà “ghosté” un recruteur, dont 15 % après avoir reçu une offre (Greenhouse, 2023)

Ce que cela révèle : Le ghosting candidat n’est pas qu’un “manque de politesse”.
C’est souvent un reflet d’un processus perçu comme déshumanisé ou mal géré.

° Recruteurs, candidats : comment recréer de la confiance ?

Ni l’un ni l’autre ne gagnera dans une relation marquée par des silences.

Voici quelques leviers concrets pour inverser la dynamique :

Pour les entreprises :

• Automatiser les réponses dès la réception d’un CV (même négative)
• Donner une visibilité claire sur les étapes du process dès l’offre d’emploi
• Expliquer les refus avec des formules respectueuses et personnalisées (quand c’est possible)
• Humaniser les échanges, même rapides : un message vocal, une relance LinkedIn, un feedback

Pour les candidats :

• Être honnête sur ses démarches : informer en cas de désistement
• Répondre aux messages, même pour dire non
• Valoriser son image professionnelle : une bonne communication aujourd’hui peut rouvrir des portes demain
• Ne pas sous-estimer l’importance du remerciement post-entretien

En conclusion : un mail vaut mieux qu’un silence

On n’attend pas des processus parfaits, mais des échanges respectueux.
Un simple message, un retour rapide, une réponse négative bien formulée…
Rien de très chronophage, mais un puissant levier de relation durable dans un marché du travail de plus en plus fluide.

💬 Et vous, avez-vous déjà été ghosté ? Ou tenté de disparaître sans un mot ?
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